Des avortements très tardifs au canada

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Chronique du blogueur Richard Martineau : L’histoire pathétique de Dominique Cottrez qui a étranglé ses huit bébés à la naissance scandalise — avec raison — tout le monde. Je ne me ferai pas d’amis, mais ça ne fait rien, je pose quand même la question : Quelle est la différence entre une femme qui tue ses bébés à la naissance, et une femme qui se fait avorter à 23 semaines de grossesse, alors que le bébé qu’elle porte dans son ventre pourrait être viable ?

Actuellement, la limite pratique de viabilité des très grands prématurés est estimée à 22 semaines. Au Canada, AUCUNE loi n’encadre la pratique de l’avortement. Aucune limite de semaines de grossesse n'a été fixée pour pratiquer cette invention.

Si vous réussissez à trouver un médecin qui accepte de vous avorter alors que votre fœtus a 30 semaines, légalement, vous le pouvez. La loi ne vous l’interdira pas.

En mars 2008, l’émission Enquête diffusée à Radio-Canada révélait que des avortements tardifs sont pratiqués jusqu'à la 23e semaine de grossesse au Canada. Au-delà de cette période, les femmes sont envoyées aux États-Unis pour y subir une intervention. « Techniquement, on peut se rendre jusqu'à 36 semaines, jusqu'à l'accouchement », disait le docteur Louis Letellier de l'Hôpital Sainte-Justine.

Je pose de nouveau la question : quelle est la différence entre une femme qui étrangle son bébé à la naissance, et une femme qui se débarrasse de son fœtus alors qu’il a 23, 24, 25 semaines ?

Je ne suis pas pro-Vie, je ne milite pas au sein d’une association catholique (de toute façon, vous savez ce que je pense de la religion), je ne condamne pas les femmes qui se font avorter, je ne traite pas les médecins qui pratiquent des avortements tardifs de criminels…

Je pose seulement une question simple : pourquoi une femme qui tue un nouveau-né commet un crime atroce, alors qu’une femme qui subit un avortement tardif pour se débarrasser d’un fœtus viable n’en commet pas ?  Peut-on poser cette question sans passer pour un suppôt de l’extrême droite religieuse ?

Les gens disent : « Ah, quel monstre, cette femme, elle a tué huit poupons sans défense ! » Et les fœtus qui se font « flusher » à 23, 24 semaines, ils ne sont pas sans défense, eux ?

Actuellement, si vous assassinez une femme enceinte d’un fœtus de huit mois et demi, vous ne commettez pas deux meurtres, mais un seul.

Le bébé que la femme portait dans son ventre ne compte pas. Il est considéré à toutes fins pratiques comme une excroissance de son corps, une boule de chair.
Un kyste.

Mais deux semaines plus tard, si vous tuez le même bébé alors qu’il vient tout juste de pousser son premier cri (comme l’a fait Dominique Cottrez à HUIT reprises !), vous êtes considéré comme un assassin.

« Toute tentative d’interdire les avortements tardifs au Canada serait nécessairement une violation des droits constitutionnels des femmes », affirme la Coalition pour le droit à l’avortement au Canada.  Et les droits constitutionnels des fœtus de 30 semaines et plus, eux ? Ah, c’est vrai, il n’en ont pas ! Dominique Cottrez a tué huit nouveaux nés.  On pourrait aussi dire qu’elle a procédé à huit avortements très, très tardifs…

 

Source : le blog de Richard Martineau