L'opposition espagnole dépose un recours contre le projet de loi sur l'avortement

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L'opposition de droite a déposé mardi un recours auprès du Tribunal constitutionnel contre la nouvelle loi espagnole légalisant l'interruption volontaire de grossesse (IVG), a annoncé le Parti populaire (PP). Les conservateurs du PP estiment que le nouveau texte, qui autorise les femmes à avorter jusqu'à 14 semaines de grossesse, est contraire à l'article 15 de la Constitution qui reconnaît que "tous ont droit à la vie", selon un communiqué émis par le parti.

"Face à cette exigence, la nouvelle loi établit un système où la vie de celui qui n'est pas né n'est absolument pas protégée dans les 14 premières semaines de gestation", écrit le PP, principal parti d'opposition en Espagne. Ce recours s'accompagne d'une demande de suspension préventive de la loi, le temps pour la haute cour espagnole de statuer sur la constitutionnalité de la loi sur l'IVG. Le PP s'est toujours opposé à ce texte, adopté en février, le jugeant "non nécessaire" et non conforme à la Constitution espagnole.

La ministre socialiste à l'égalité, Bibiana Aido qui avait présenté et défendu le texte au Parlement, s'est déclarée mardi "pleinement convaincue de la constitutionnalité du texte". La nouvelle loi établit pour la première fois en Espagne la notion d'IVG. Les femmes pourront avorter jusqu'à 14 semaines de grossesse et jusqu'à 22 semaines en cas de "risque pour la santé" de la mère et/ou "de graves anomalies du fœtus".

La loi qui était en vigueur jusqu'à maintenant n'autorisait l'avortement qu'en cas de viol (jusqu'à 12 semaines de grossesse), de malformations du fœtus (22 semaines) ou de "danger pour la santé physique ou psychique de la mère" (sans limitation de temps). L'immense majorité des avortements étaient jusqu'à présent pratiqués en Espagne pour "risque psychologique" pour la mère, ce qui donnait parfois lieu à des avortements très tardifs, à plus de six mois de grossesse.

Source : Le Monde