Belgique : le projet Isis pour accompagner les femmes enceintes

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Le projet Isis propose aux femmes en situation très précaire un accompagnement pendant la grossesse.

"Vous êtes enceinte. Vous vous sentez seule ou en difficulté ? Bienvenue au projet Isis." Constatant que de nombreuses femmes enceintes et/ou avec de jeunes enfants ne s’en sortent pas, le Plan F a lancé un projet d’accompagnement de ces (futures) mères, souvent seules, plongées jusqu’au cou dans les soucis affectifs, économiques et sociaux. Dans la mythologie égyptienne, Isis, c’est la déesse mère, dispensatrice de vie et gardienne qui veille sur son enfant

Des femmes en situation très précaire en arrivaient à demander un avortement parce qu’elles ne voyaient pas d’autre issue alors que leur souhait était de garder leur enfant. Les responsables du planning ont donc décidé de mettre le projet Isis sur pied, pour éliminer en tout cas les demandes d’IVG pour raisons strictement financières - même si c’est rarement la seule motivation.

"On les accompagne pendant la grossesse et on les aide à préparer l’arrivée du bébé en cherchant un logement, du matériel de puériculture, des vêtements d’enfants, des activités , explique une responsable du planning familial. C’est une alternative que nous proposons quand on sent une grande ambivalence de la personne qui vient demander une interruption de grossesse. Il faut permettre à ces femmes de prendre leur décision en leur âme et conscience."

Au projet Isis, les consultations sont gratuites. Les femmes concernées peuvent y trouver, en toute discrétion, une écoute, un soutien, des informations ou des conseils relatifs à la grossesse et à la parentalité, que ce soit d’ordre psychologique, juridique ou social. On y consacre du temps à rechercher ensemble la solution la plus adaptée à chaque cas particulier.

Une cellule médicale assure le suivi de la grossesse et donne des informations et des conseils pour la préparation à l’accouchement et le choix d’une maternité. On s’occupe aussi de l’accueil du bébé et du suivi postnatal.

"Je me souviendrai toujours de cette femme de 43 ans, illégale, qui est venue demander si elle et son bébé auraient une chance d’être régularisés , raconte Joëlle, juriste au Plan F. Mais le père de l’enfant n’était pas belge : j’ai bien dû lui dire que rien n’était moins sûr. Elle a décidé d’avorter parce qu’elle n’avait pas d’autre solution. C’était son premier enfant et sans doute son dernier. Ce jour-là, j’ai pleuré."

Source : La Libre.be