Russie - La lutte contre l'avortement va se renforcer

PDF versionPDF version
En Russie, la crise démographique continue. Résultat : La ministre russe de la Santé, Tatiana Golikova, a estimé lundi qu'une politique de lutte contre les avortements était nécessaire, afin de booster la natalité.

Malgré quelques progrès, la Russie reste aux prises d'une sérieuse crise démographique depuis 15 ans. En cause notamment, la crise de la natalité, couplée à une chute de l'espérance de vie et une hausse de la mortalité. La chute drastique du niveau et des conditions de vie, liée à la grave crise économique qu'a connu le pays suite à la disparition de l'URSS, y est pour beaucoup. La consommation d'alcool et la multiplication des maladies graves types Hépatite B, tuberculose ou sida aussi.

Côté natalité, des statistiques récentes citées par le Parlement russe font état d'un nombre plus important d’avortements que de naissances dans le pays (105 avortement pour 100 naissance). En 2006, le nombre d'avortements en Russie a même dépassé le chiffre de 1 500 000, tandis que le nombre de naissances s'est élevé à 1 479 600. En comparaison, en France, les 220 000 avortements par an représentent 33 avortements pour 100 naissances. Des chiffres qui inquiètent le gouvernement russe.

1,714 million de naissances pour 1,234 million d'avortements en 2008

D'où l'idée de réduire le nombre d'avortements. Cela "permettra de régler le problème de la natalité, non pas à hauteur de 100%, mais de 20 à 30%", a estimé la ministre russe de la Santé, citée par les agences russes. "Les indices d'avortement et de natalité sont pratiquement comparables", a-t-elle regretté, notant qu'en 2008 1,714 million de naissances avaient été enregistrées pour 1,234 million d'avortements.

La ministre n'a pas précisé les techniques qui seront mises en oeuvre pour réduire le nombre d'interruptions volontaires de grossesse. A ce sujet, le gouvernement cherche depuis des années à enrayer le déclin démographique par des mesures encourageant la natalité. Par le passé sous la Russie de Vladimir Poutine, les conditions requises pouvant permettre un avortement (viol, inceste, etc.) avaient été réduites, et une propagande nataliste avait prospéré. Par ailleurs, les avertissements sur le danger de l'interruption volontaire de la grossesse avaient été rendus obligatoires : une mesure d'autant plus indispensable que l'IVG est souvent utilisée par les jeunes femmes russes en tant que contraceptif (en moyenne, les femmes russes subissent 3 ou 4 avortements, contre 0,63 en Europe occidentale et 1,5 pour l'Europe orientale).

La population a reculé de quelque 5,8 millions d'habitants depuis 1993 et compte aujourd'hui 142 millions d'habitants. Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, avait annoncé en décembre que grâce à l'immigration, une hausse de la natalité et une baisse de la mortalité, la population russe avait très légèrement augmenté en 2009 pour la première fois en 15 ans.

Source : France Soir