Rapport en France : l'accompagnement psychologique des femmes déplorable

Dans un récent rapport, le DESS (la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) montre que l'accompagnement des femmes par rapport à l'IVG est déplorable en France. Ainsi, selon le rapport "l'accompagnement psychologique n'est pas encore généralisé".
Le rapport est en fait issu d'une grande enquête de 2007 auprès des structures et des praticiens pratiquant l'IVG, ainsi qu'auprès des femmes qui y ont recours afin de mieux connaître les contidions dans lesquelles l'IVG est réalisé. L'enquêtre est réalisée sur plus de 200 établissements et 1260 praticiens ainsi que 13000 IVG.
Un accompagnement psychologique déplorable
Depuis la loi du 4 juillet 2001 , l'entretien psychologique "pré-IVG" n'est plus obligatoire pour les femmes majeures. Seul 6% des établissement privés et 49% du public continuent de le proposer systématiquement aux femmes majeures. Lorsqu'aucun entretien n'est prévu au sein de la structure, 5% seulement propose systématiquement un entretien hors de la structure, et 44% "en fonction de la situation". Au total, ce sont pas moins de 16% des structures qui ne proposent aucun rendez-vous aux femmes, pas même en-dehors de l'établissement (tableau ci-dessous).
L'entretien post-IVG, uniquement obligatoire pour les mineurs est encore plus rarement proposé aux femmes majeures.
Plus inquiétant, ces entretiens ne sont pas réalisé en majorité par des psychologues, mais par des conseillères conjugales. Les médecins sont très peu cités pour ces entretiens (tableau ci-contre), alors que ce sont pourtant eux qui pratiquent l'IVG. Les assistantes sociales arrivent en troisième position après les conseillères conjugales et les psychologues. Les sages-femmes sont aussi assez exposées. Et même si en vertu de la loi les médecins sont les seuls autorisés à pratiquer l'IVG, près d'un tiers du personnelt intervenant directement sont des sages-femmes, en particulier dans le service public où elles représentent 39% des intervenants.
La médecine de ville et l'IVG
57% des médecins autorisés à pratiquer l'IVG médicamenteuse disent avoir suivi une formation spécifique. Celle-ci ne durait que 6 heures en moyenne pour la pratique et 8,5 heures pour la théorie.
Dans les réponses où ces praticiens pouvaient s'exprimer librement le "militantisme" et la volonté de "soulager les services débordés " sont souvent mentionnés. Ces médecins dénoncent en particulier le mauvais suivi, notamment du fait que les femmes ne reviennent pas en visite de contrôle.
Durée et type d'hospitalisation des IVG
Dans 92% des cas, la durée d'hospitalisation lié à une IVG chirurgicale est inférieur à 12 heures (contre 66% en 1995). 1,8% des IVG nécessitaient une hospitalisation de plus de 24 heures (contre 3,3% en 1995).
69% des IVG chirurgivales sont pratiquées sous anesthésie générale en 2007 (contre 63,5% en 2002).
Délai moyen d'une IVG
Il ressort de l'étude que le délai moyen est faible, de l'ordre d'une semaine, un quart des IVG étant prises en charge dans les 6 jours suivant la première demande, la moitié dans les 8 jours et les trois quart dans les 10 joutes. Dans moins de 10% des cas, le délai était supérieur à 15 jours.
Les IVG à 10-12 semaines de grossesse
Les IVG à 10-12 semaines de grossesse représentent 3% du total des IVG. Concerne en particulier des mineures sans consentement parental et des femmes sans couverture sociale. 90% des établissements disent pouvoir prendre en charge ce type d'IVG. Dans les 10% restant, les femmes sont réorientées vers une autre structure, un centre de planning familial voire l'étranger.
Moins de six structures sur dix déclarent avoir la possibilité de prendre en charge les interruptions médicales de grossesse (IMG).
Source : DRESS (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) Rapport N° 712 de décembre 2009 (télécharger en formar pdf)
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