Statistiques de l'avortement 2008 (archive)

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Les statistiques sur l'avortement ont généralement deux ans de retard. Les dernières statistiques, publiées en 2008, portent sur l'année 2006. Le nombre d’avortement est évalué en France métropolitaine à 209700 en 2006, d’où un taux d’avortement de 14,5 pour mille.

Avortements par classe d'âge

Les quatre cinquièmes de ces avortements concernent les femmes de 20 à 40 ans. La part des femmes jeunes a tendance à croître et celle des femmes âgées de 30 à 34 ans à diminuer. Les femmes de 20 à 24 ans demeurent celles qui ont le plus souvent recours à l’IVG (27 pour 1000 femmes en moyenne en 2006), suivies par les femmes
de 18 à 19 ans puis celles âgées de 25 à 29 ans (respectivement 23,8 et 23 IVG pour 1 000 femmes). En 2006 le taux d’IVG est quasi stable pour toutes les tranches d’âge au-delà de 20 ans. En revanche, il augmente d’un point chez les mineures et les 18-19 ans. Ainsi, 13 230 jeunes filles de 15 à 17 ans et 848 jeunes filles de moins de
15 ans ont été concernées par une IVG en 2006.

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Les IVG médicamenteuses

La part des IVG médicamenteuses qui peuvent désormais être pratiquées jusqu’à sept
semaines d’aménorrhée, progresse régulièrement, et atteint en 2006 46%, contre 18% dix ans auparavant. Il faut aussi dire que les IVG médicamenteuses se font depuis 2004 dans le cadre de la médecine de ville, qui compte en 2006 pour 7% des IVG médicamenteuses, principalement en Ile-de-France.

Les avortements chirurgicaux

On observe une réduction du délai nécessaire. Ainsi, danss 91 % des cas l’hospitalisation liée à une IVG pratiquée chirurgicalement ne dépasse pas 12 heures, contre 66 % en 1995.
En revanche, 67 % des IVG chirurgicales sont pratiquées sous anesthésie générale en 2006 (la seule anesthésie recensée), contre 63,5 % en 2002.

Les avortements par régions

Le recour à l’IVG est toujours plus fréquents dans les DOM, dans le sud et en Île-de-France en métropole.
Avec un taux moyen de 28 IVG pour 1000 femmes, la fréquence de recours à l’IVG dans les DOM est deux fois plus importante qu’en métropole. En Guadeloupe et en Guyane, les taux de recours sont particulièrement élevés, supérieurs à 36 IVG pour 1000 femmes. La Martinique et La Réunion ont, quant à elles, des taux voisins de ceux de la Corse. On observe une légère tendance à la baisse du recours à l’IVG dans les DOM depuis une dizaine d’années. Cette diminution ne concerne toutefois pas les mineures, pour qui, excepté en Guadeloupe, le recours à l’IVG augmente comme en métropole.
Le recours à l’IVG reste particulièrement important chez les mineures en Guadeloupe, en Guyane et à la Réunion, où il concerne environ trois jeunes filles sur 100, alors qu’en métropole les taux de recours départementaux chez les mineures ne dépassent pas 1,8 pour 100.

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Un taux d'avortement très fort malgré une contraception très répandue

Pourtant, selon une enquête INPES BVA de février 2007, 66% des personnes en âge de procréer utilisent un moyen contraceptif : 58% les estroprogestatifs, 28% les préservatifs, 21% les dispositifs intra-utérins (DIU) et 8% les autres méthodes. D'après Le Quotidien, les estroprogestatifs font encore peur en raison de leurs effets secondaires potentiels (prise de poids, modifications d'humeur, migraine, cancer...) et la vente de plaquettes diminue.

Source : DREES (pdf), Gènéthique (Le quotidien du médecin)

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