Ségolène Royal : "Le drame humain que représentent les avortements sur les jeunes filles mérite une action courageuse"

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Ségolène Royal a confirmé vendredi à Poitiers que des chèques-contraception seraient envoyés dès lundi à 90 lycées de la région Poitou-Charentes et ce, malgré l'opposition du ministre de l'Education nationale Luc Chatel.

“C'est une question de santé publique, de justice sociale. Le drame humain que représentent les avortements sur les jeunes filles mérite une action courageuse!”, a avancé Ségolène Royal.

La candidate du PS à la dernière présidentielle a expliqué ne pas “comprendre pourquoi le ministre de l'Education nationale Luc Chatel et le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre ont critiqué cette action” et leur a demandé “de changer d'avis et de recommander cette action”. Aux yeux de Luc Chatel, “l'Education n'a pas à se substituer au planning familial”, seul “autorisé à prescrire des contraceptifs à un enfant mineur”.

A l'instar de la pilule du lendemain -dont elle a autorisé la distribution par des infirmières scolaires à des adolescentes alors qu'elle était ministre déléguée à l'Enseignement scolaire-, Ségolène Royal aimerait que son projet sur l'envoi de chèques-contraception fasse école. Cependant, les statistiques ont prouvé (notamment en France) qu'une hausse de la contraception ne s'accompagne pas d'une baisse du taux d'avortement.

“Il est très important que le ministère facilite les choses et ne mette pas d'obstacles, de bureaucratie à une action qui est tout à fait légitime et va concerner des milliers de jeunes filles qui éviteront ainsi l'avortement”, a-t-elle jugé.

Les professionnels de santé partenaires de ce dispositif sont ensuite remboursés directement par la région.

Lundi, 1.400 colis seront envoyés dans 90 lycées dans le cadre d'une opération dont le montant s'élève à 400.000 euros pour la région Poitou-Charentes.

Pour Isabelle Duponteil, du syndicat des infirmières et conseillère de santé, “on va être face à une difficulté sur le terrain où il y aura un dispositif offert par la région qui est une vraie avancée et en même temps un blocage, une non-validation de ce dispositif par notre hiérarchie!”. Ce à quoi Ségolène Royal rétorque: “ J'en suis sûre, les infirmières scolaires, parce que c'est leur conviction, feront au mieux, avec ce qui leur est offert par la région pour soutenir les jeunes filles en grande détresse”.

Source : Lu sur Désir d'avenir 77 (AP : Nouvel Obs.com)