Ile Maurice : pas suffisamment de propositions estime gouvernement

Suite au débat qu’il a ouvert sur l’avortement, le ministère des Droits de la Femme a reçu 17 propositions. La loi régissant l’avortement, datée de 1838, sera-t-elle maintenue, amendée ou est-ce qu’une nouvelle loi la remplacera? La question reste posée.
Auparavant, le ministère des Droits de la Femme avait fixé une date limite, le 31 mai 2009, pour recueillir ces soumissions. Mais à l’échéance, déception…
«17 représentations, alors que 51 personnes ont participé à l’atelier de travail que nous avons organisé sur l’avortement, c’est infime. Même 51 propositions auraient été insuffisantes. Nous souhaitons une consultation plus élargie. Nous voulons parvenir à un consensus général. Car, l’avortement est un sujet délicat», déclare Indranee Seebun, ministre des Droits de la Femme.
Le ministère concerné a d’ailleurs déjà transmis ces 17 propositions au ministère de la Santé et au bureau de l’Attorney General, qui sont aussi concernés par le dossier.
«Une fois que nous aurons plus de propositions, nous en ferons une synthèse pour ensuite trouver une solution», explique Indranee Seebun.
Mais que contiennent les 17 suggestions au juste? La ministre Seeburn affirme que 70% d’entre elles sont «contre» une nouvelle législation sur l’avortement, tandis que 30% incluent les «pour» et des avis mixtes, soit des «contre», mais avec des exceptions, telles les cas de viol et d’inceste.
«Il faut que je fasse comprendre au Parlement que nous ne pouvons pas arrêter une décision à ce stade. Nous devons attendre que d’autres opinions tombent. Il ne s’agit pas que de nous, tout le monde doit avoir quelque chose à dire sur l’avortement», soutient Indranee Seebun.
Le Muvman Liberasyon Fam, du camp des «pro-choice», qui a soutenu Shabeela Kalla lors de son procès, est à l’origine de la démarche vers la promulgation éventuelle d’une nouvelle loi sur l’avortement. Depuis, de l’autre côté, les «pro-life» n’ont pas cessé de réagir.
«Si le ministère de la Femme légalise l’avortement, c’est à la femme, qui est mutilée en avortant, à l’enfant et au couple, qui seront affaiblis par les séquelles, auxquels on s’en prend», lâche Monique Dinan du Mouvement d’Aide à la Maternité (MAM). Cette organisation juge que la présente loi est juste.
«La loi de 1838 sur l’avortement invite au respect. Ce n’est pas parce qu’une loi est vieille qu’elle n’a pas sa raison d’être», s’insurge la porte-parole de MAM.
En tout cas, dans une situation où les «pour» dépasseraient les «contre», la ministre de la Femme dit que les autorités devront changer la loi sur l’avortement, mais pas radicalement.
«Elle sera nuancée. Nous n’allons pas carrément légaliser l’avortement. Ce n’est pas aussi facile que ça», signifie Indranee Seebun.
Elle confie que, pour sa part, elle est mandatée pour effectuer un travail sur l’aspect préventif. Selon elle, la question d’avortement se poserait moins si les femmes prenaient davantage de mesures préventives.
Source : lexpress.mu
- categorie:
- tags:
A lire aussi :
- Ile Maurice : la ministre Seebun s'exprime, «Privilégier la vie malgré les difficultés…»
- Dépénalisation de l'avortement à l'île Maurice : le débat s'amplifie
- Il contraint sa femme à avorter
- Le Chili refuse l’avortement thérapeutique
- Illinois : Une femme meurt après un avortement à Planned Parenthood