Le rapport entre avortement et fécondité

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Yves-Marie Laulan, économiste, démographe et banquier, a suivi une carrière qui l’a mené des cabinets ministériels aux institutions internationales (FMI, Banque mondiale, OTAN), en passant par la Société Générale, le Crédit Municipal de Paris et la Caisse Française de Coopération économique. Il a enseigné également dans diverses universités, dont l’Institut d’Études Politiques de Paris. Il a publié, en France et à l’étranger, une quinzaine d’ouvrages d’économie ou de géopolitique. Il a participé à la campagne présidentielle de Valéry Giscard d’Estaing et a été secrétaire national du RPR pour les Questions économiques. Et pourtant, dans son dernier ouvrage - à paraître Mercredi - intitulé Le couple Giscard-Chirac - Deux années de plomb qui amorcent le déclin : 1974-1976, il analyse la responsabilité historique de l’ancien Président et de son Premier ministre dans les maux actuels de la France :

La loi Veil entraîne un déficit chronique des naissances d’origine française qui crée un appel d’air pour l’immigration comme en témoigne le gonflement des flux migratoires et des naturalisations (voir infra). La France est ici victime d’une immigration de type nouveau, celle qui tend à substituer une nouvelle population à l’ancienne. Ainsi, en 2005, 16 % des naissances étaient d’origine musulmane.

Rappelons tout d’abord une évidence de base. Si toutes les femmes enceintes se faisaient avorter, la fécondité française serait égale à zéro, car il n’y aurait plus de naissances vivantes. Cela n’est heureusement pas le cas. Mais à un rythme de croisière de 200.000 avortements par an (plus probablement proche de 250.000), pour 800.000 naissances vivantes par an, cela représente très exactement le quart, proportion évidemment colossale, et inacceptable, qui interpelle l’esprit.

Il est donc difficile de nier l’évidence, à savoir que la loi Veil a eu, et a encore, une incidence démographique déterminante. Cela est d’autant plus manifeste si l’on considère l’évolution du nombre des avortements et de l’installation des étrangers sur le territoire français sur la longue période, depuis la loi Veil de 1974. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Sur 34 ans, le nombre des avortements enregistrés dans notre pays est en progression constante, au dessus de 200.000 par an. Ce qui représente, pour cette période, près de 7 millions de petits Français (6,8 très exactement) qui ne sont pas venus au monde. Or les statistiques les plus fiables font état d’entrées d’étrangers de l’ordre de 200.000 par an également.

L’égalité de ces deux chiffres donne à réfléchir. Il est clair qu’il n’y a pas eu substitution chiffre pour chiffre, nombre pour nombre. Mais il est non moins évident que l’avortement de masse, et la sous fécondité qu’il a provoquée, ont créé un environnement propice au gonflement des flux migratoires. Cela est d’ailleurs tellement évident que les autorités de Bruxelles, devant l’impact désastreux de la chute de la fécondité au niveau européen sur la population active et l’économie, n’ont rien trouvé de mieux comme remède que de prôner une entrée massive de travailleurs étrangers.

Yves-Marie Laulan
Le couple Giscard-Chirac - Deux années de plomb qui amorcent le déclin : 1974-1976,
A paraître mercredi aux Editions François Xavier de Guibert 18 €.

Source : Novopresse