Grande Bretagne : vers une modification de la loi sur l'avortement ?

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Le député britannique Evan Harries souhaite que la mifépristone ou RU 486 soit délivrée aux jeunes filles à partir de 12 ans et ce, sans accord parental. Il souhaite également qu'elle puisse être délivrée jusqu'à 19 semaines de grossesse au lieu des 7 ou 8 semaines aujourd'hui préconisées. La député Nadine Dorries (photo ci-contre), une ancienne infirmière, à l'origine d'une proposition de loi visant à réduire le délai anglais pour avorter (aujourd'hui de 24 semaines) se dit bouleversée d'une telle proposition : "nous sommes en train de parler de jeunes filles qui avorteront seules chez elles". "Les femmes qui avortent doivent être dans un environnement où elles peuvent recevoir conseil et réconfort."

Rappelons que l'Angleterre est le pays en Europe où la loi est la plus libérale en matière d'avortement.

Par ailleurs, 85 experts anglais ont signé une lettre publiée dans The Times demandant une "modernisation" de la loi sur l'avortement. Ils souhaitent que les médecins soient moins impliqués dans la procédure pour avoir accès à une IVG. Ils demandent notamment que les femmes ne soient plus obligées d'avoir deux avis médicaux pour avorter.

Des centaines de militants anti-avortement se sont réuni aujourd'hui à Stormont (photo ci-contre). Des milliers de personnes se sont aussi rassemblées à Belfast, et une pétition est sur les rails.

Un autre amendement de la loi "Human Fertilisation and Embryology Bill" vise en effet à étendre la légalisation de l'avortement à l'Irlande du Nord. Des amendements qui devrait être discuté mercredi soir.Le docteur Kieran Deeny qui s'exprime contre cet amendement a déclaré qu'il y avait nécessité de saisir la justice sur ce problème, pour "la sécurité de nos enfants à naître". L'objectif est en effet d'introduire le droit à l'avortement en Irlande du Nord avant que la gestion de la police et la justice ne soient totalement transférée à l'Assemblée de la province.

Un rapport montre cependant que que le gouvernement voudrait mettre cet amendement à la fin des discussions. Apparemment, la loi aura du mal à passer, faute de temps. Le parti de Gordon Brown ne voulant peut-être pas mêler ce projet controversé aux autres propositions, de peur de leur nuire. De plus, les stratégies et relations politiques avec les partis d'Irlande du nord pourraient en être affectées, alors que tous les partis d'Irlande du Nord s'accordent à rejeter cet amendement.

Pour les militants et députés favorables au droit à l'avortement, ce texte "est la dernière chance de donner aux femmes le droit de mettre fin à une grossesse", explique The Observer. En effet, "le nouveau ministère sera dominé par le Parti unioniste démocratique (DUP) et le Sinn Féin, qui s'opposent tous les deux à une telle mesure". Mais les promoteurs du texte craignent qu'il ne soit victime du calendrier parlementaire, qui a réduit le temps disponible pour le débat.

 

Source : gènéthique.org, BBC, Courrier International, LifeSiteNews(1), LifeSiteNews (2)