Le planning familial prend peur en Europe

Le planning familial français organisait ce week-end un colloque aux allures européennes. Ce colloque bénéficie du soutien de l’Etat et des collectivités territoriales, de la région Ile-de-France et de la Mairie de Paris et jouit du « Label présidence de l’Union » ! Autre soutient pour le moins amusant : Roselyne Bachelot, ministre des sports. Pourtant, le planning familial avait fait voter contre Nicolas Sarkozy, lui reprochant d’« incarner une droite brutale et radicalisée ». Le Planning avait ensuite appelé à « voter à gauche » aux législatives de juin. Invités d'honneur : les membres des plannings familiaux des autres pays d'Europe.
La réunion a été ainsi l'occasion de faire un tour d'Europe de l'activité des mouvements provie. On a donc parlé de l'Italie, où 70% des gynécologues refusent de pratiquer l'IVG, ou de la Grande Bretagne où le délai a été mis en cause. Le journal libération opte pour la théorie du complot : un "assaut fomenté par le camp anti-IVG". Peut-être plus une prise de conscience que le délai de 24 semaine qui oblige à administer un injection mortelle au foetus ou au bébé né vivant est un délai criminel. Et bien sûr une attaque en règle contre les pays comme la Pologne ou l'Irlande qui continuent de règlementer l'avortement. Le moment de regretter que l'avortement soit un débat du ressort des Etats membre et non des institutions européennes. Certaines adhésions ayant même été réalisées pour certains sous condition d'exclure le droit à l'avortement des débats d'adhésion.
Comme à son habitude, le planning familial dénonce un "retour à l'ordre moral", préférant peut-être un "ordre immoral"? Le vocabulaire de l'association est aussi étrange : Alba Varela Lasheras, directrice du planning familial à Madrid parle "d'insécurité".
Pour la France, ce sont les deux décrets pour les enfants sans vie qui ont été attaqués. Même si ces deux décrets, qui permettent notamment d'inscrire les enfants morts-nés sur les registres d'Etat civil étaient vigoureusement demandés par les mères elles-mêmes, afin de pouvoir enterrer leur enfant et ainsi faire leur deuil.
En France, il semble aussi que le climat idéologique change : «On sent une idéologie de la victimisation, précise Françoise Laurent, directrice du planning familial français. Devant le médecin, les femmes qui veulent avorter se justifient. Elles tombent dans une logique où elles demandent un service. Ce n’est plus un droit.» Et d'admettre que «Les anti-avortement sont organisés, ils forment un lobby important, le camp des droits des femmes n'a pas d'équivalent.»
Source : Libération, AFP, ADV
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