Mitt Romney, candidat républicain pro-vie ?

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Certains conservateurs en restent à une première et fausse impression, à savoir que Mitt Romney serait modéré sur la question pro-vie. Pourtant, Romney a été et est pro-vie depuis son changement d’avis en 2004.

Bien sûr, l’examen des prises de position passées des candidats est important lors d’une primaire. Mais les questions incessantes sur les convictions pro-vie de Romney frôlent l’obsession compulsive chez certains. Ronald Reagan n’a jamais fait face à autant de soupçons après son changement d’avis sur l’avortement. Abby Johnson, l’ancienne directrice d’une clinique de Planned Parenthood (qui a quitté son emploi pour devenir une militante pro-vie) non plus. Ce qui caractérise le mouvement pro-vie, c’est sa capacité à changer les cœurs et les esprits en propageant l’humanité de l’enfant à naître.

Il y a deux semaines, quand Romney a réitéré sa promesse de couper tout financement public à Planned Parenthood, l’organisation pratiquant le plus d’avortements aux États-Unis, les partisans de l’avortement ont littéralement pété les plombs. Cécile Richards, la présidente de Planned Parenthood, s’est déclarée« stupéfaite » par les déclarations de Romney (Rien de nouveau, pourtant : il s’était déjà prononcé à plusieurs reprises en faveur d’un arrêt du financement fédéral au Parenthood à plusieurs reprises tout au long de la campagne, y compris dans sa promesse pro-vie de juin.) Puis Richards s’est lancée dans une étrange tirade, tentant d’expliquer que Romney ne serait pas en mesure d’équilibrer le budget fédéral si Planned Parenthood ne recevait pas ses 385 millions de dollars annuels de financement public…

Si NARAL Pro-Choice America note à juste titre sur son site internet que Romney est l’auteur de déclarations pro-avortement avant 2004, année où il a profondément évolué sur cette question, l’organisation sait bien que Romney fut en fait un défenseurs de l’avortement principalement pour la forme dans le Massachusetts où son bilan de gouverneur est résolument pro-vie. Le site de NARAL accuse par exemple Romney d’avoir opposé son veto à un projet de loi étandant la disponibilité de la pilule du lendemain. Malheureusement, ce veto a été levé par le Parlement de l’État (contrôlé par les Démocrates).

Romney a également mis son veto à un projet de loi étendant le financement de la recherche sur l’embryon (et entraînant son élimination). Exercer ce droit de veto lui a demandé un énorme courage, sachant qu’à l’échelle nationale, des Républicains comme le sénateur Orrin Hatch, le sénateur Dick Lugar ou l’ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich (qui s’est converti au catholicisme en 2009 et est, lui aussi, devenu pro-vie, ndlr) exhortaient le Grand Old Party d’abandonner toute opposition à la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Dans un communiqué de presse publié après la victoire de Romney à l’élection primaire républicaine dans le New Hampshire, NARAL déclarait : « Au cours de sa campagne électorale pour la gouvernance du Massachusetts, Romney s’est engagé à respecter les lois pro-choix. Mais une fois qu’il a pris ses fonctions, il a initié des mesures anti-choix. »

Pour NARAL, si Romney était élu, il serait un « Président anti-choix ». L’organisation s’étend sur la conviction de Romney selon laquelle l’arrêt Roe vs Wade rendu par la Cour suprême en 1973 fut une erreur, sur son soutien à un amendement constitutionnel visant à protéger la vie dès le moment de la conception, sur son opposition au financement de l’avortement et de Planned Parenthood par l’argent du contribuable, sur l’engagement pris d’abroger Obamacare s’il est élu et sur son soutien à l’objection de conscience. Planned Parenthood arrive aux mêmes conclusions, précisant sur son site internet que lepolitical action committee (PAC) de Romney a financé des organisations pro-vie tels que Palmetto Family Council, Massachusetts Citizens for Life, South Carolina Citizens for Life ou le Massachusetts Family Institute.

La conversion de Mitt Romney au combat pro-vie devrait être fêté et pas considéré avec mépris ou scepticisme dans les milieux pro-vie. Le but du mouvement pro-vie est d’obtenir que tous les élus soutiennent des lois protégeant les enfants à naître. À l’avenir, quel politicien voudra nous rejoindre si nous remettons constamment en question l’authenticité de son changement d’avis ? Une fois encore, le président Reagan n’a jamais été confronté à une telle méfiance.

En tant que 33e gouverneur de Californie, son chemin est très différent de celui du gouverneur Romney, 70e chef de l’exécutif du Massachusetts. Reagan a promulgué un texte de loi élargissant la possibilité d’avorter en Californie, avant l’arrêt Roe vs Wade. Pourtant, lorsqu’il a participé à l’élection présidentielle, il avait changé d’avis sur ce point et avait été accueilli par les militants pro-vie. Il a ensuite admis que la signature de la loi pro-avortement en Californie était la plus grosse erreur de sa carrière politique.

Nous avons toutes les raisons de croire que Romney pourrait être un président pro-vie. Des leaders pro-vie clefs, des hommes comme les femmes politiques pro-vie ainsi que ses plus proches conseillers peuvent se porter garant de l’évolution profonde et authentique de Romney sur la question de l’avortement. Le sénateur républicain de Caroline du Sud Jim DeMint, véritable faiseur de rois dans les cercles conservateurs, n’a-t-il pas déclaré dans la National Review en 2007 que Romney « est profondément persuadé que la valeur de la vie humaine commence dès la conception. »

L'article complet sur Nouvelle de France

*Tribune initialement publiée sur LifeNews.com. Traduction en français et titre : Éric Martin pour Nouvelle de France.