Le FN monte au créneau contre l'IVG

La semaine dernière, Marine Le Pen qualifiait le planning familial de "centre d'incitation à l'avortement". Lundi soir, le numéro 2 du Front national, Louis Aliot, parlait "d'IVG de confort".
Les récentes déclarations du numéro 2 du FN n'en finissent plus de faire parler d'elles. Lundi soir, sur le plateau de Mots croisés, Louis Alliot a dénoncé la pratique des "IVG de confort", confirmant que la possibilité de ne plus rembourser les avortements (sauf en cas de viol) était au programme du parti d'extrême-droite. "Il y a des femmes qui voudraient garder leur enfant. Tout est fait pour inciter à l'avortement et rien n'est fait pour préserver la vie", a lancé le vice-président du Front national, sous le regard médusé de Michel Sapin (PS) et de Daniel Cohn-Bendit (EELV). "Vous n'avez qu'à aller visiter les plannings familiaux et vous verrez la détresse des jeunes filles", a-t-il poursuivi.
"C'est une attaque frontale aux droits des femmes à disposer de leur corps", dénonce Clémence Helfter, militante au sein de l'association Osez le féminisme, tout en déplorant que plus de 35 ans après la loi Veil, cette "rengaine moraliste" soit toujours d'actualité. "On n'est pas contre la vie, mais pour le choix des femmes d'avoir ou pas un enfant", précise-t-elle au JDD.fr. La porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes se dit, elle aussi, "scandalisée" par les propos de Marine Le Pen et de son compagnon. "Elle fait croire qu'elle n'est pas sur la position de son père, mais elle est beaucoup plus dangereuse. Elle ne dit pas directement qu'elle est contre l'avortement mais contre le remboursement", estime Maya Surduts.
Mardi soir, invité de l'émission Des clics et des claques sur Europe 1, Louis Aliot est revenu sur sa déclaration sur les "IVG de confort", déclarant s'être basé sur un article du Figaro santé, datant de 2009. "À l'origine, les indications d'un avortement impliquaient une détresse matérielle ou psychologique de la femme, elles sont aujourd'hui plus de l'ordre du confort, ce qui n'est pas dans l'esprit de la loi", y expliquait le Dr Grégoire Moutel, responsable du laboratoire d'éthique médicale de l'université Paris-Descartes. Dénonçant une nouvelle fois, ces "avortements de facilité", le numéro 2 du FN a conclu : "Le terme ne m'appartient pas, mais il appartient au vocabulaire de la médecine d'aujourd'hui."
Source : le JDD
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