Prière anti-IVG sous tension devant l'hôpital Tenon

PDF versionPDF version

Samedi matin, 10h30. Aux abords du square Edouard Vaillant (XXe arrondissement de Paris), des mégaphones crépitent et viennent troubler la tranquillité du marché installé rue de Chine.

 

Près de 200 manifestants se sont massés devant la grille de l'hôpital Tenon à l'appel du Collectif Tenon. La raison de ce rassemblement : lutter contre un groupe d'intégristes catholiques, SOS Tout-petits, venu remettre en cause la réouverture du centre IVG de l'hôpital au mois d'avri.

Des dizaines de policiers anti-émeute, épaulés par les gendarmes, sont postés de chaque côté de l'établissement et filtrent le passage pour éviter aux contre-manifestants d'accéder au groupe religieux.

Installée 150 mètres plus loin sur le boulevard Gambetta, à l'entrée du métro Pelleport, la cinquantaine de militants anti-IVG récite des extraits de la Bible et crie sa volonté de mettre fin à la « peine de mort pour les tout-petits ».

La tension est palpable aux abords de l'hôpital et les quelques mètres qui séparent les deux groupes sont scrupuleusement balisés par les forces de l'ordre installées à chaque carrefour.

Plusieurs organisations d'extrême gauche sont présentes devant l'hôpital, à l'image du NPA, de la CNT ou de Alternative Libertaire, venues épauler les membres du Collectif Tenon.  Entre deux stands de fruits et légumes, des manifestants qui tentent de se frayer un passage vers l'avenue Gambetta sont immédiatement stoppés par la police. Un barrage sera ensuite installé dans la rue de Chine et à l'entrée du square, rendant impossible toute sortie des contre-manifestants.

A l'angle opposé de l'hôpital Tenon, le groupe d'une cinquantaine de personnes, dont la moyenne d'âge frise les 60 ans, continue de haranguer ses idées devant des passants interloqués et sous la surveillance des gendarmes.

Sur leurs pancartes, on peut lire « Maman, papa... ne me tuez pas ! ». Soudain, le mégaphone appelle les participants à s'agenouiller et à prier. Des « Notre Père » résonnent à l'angle de la rue Pelleport et sont repris en chœur par les fidèles présents.

12h30, les participants décident de mettre fin à leur action et se dispersent doucement. Un gendarme intervient et leur conseille d'attendre quelques instants que « la zone soit sécurisée ». Un militant anti-IVG s'empare du micro pour donner la consigne : « Ne bougez-pas, la police va nous escorter. »

Source : Rue89

Source : Rue89