Essonne : le conseil général débloque une subvention de 300000 €

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Dans l’Essonne, obtenir un rendez-vous pour avorter dans les hôpitaux publics est un chemin semé d’embûches. Les services sont saturés, comme le montre le testing réalisé par « le Parisien ». Pour pallier cette situation, le conseil général de l’Essonne vient de recevoir de la région une subvention de 300000 €.

Avec cette somme, il achètera des échographes pour six centres de planification familiale du département, en vue de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse médicamenteuses, alternatives à l’IVG chirurgicale.

« Pouvoir avorter, notamment dans le sud du département, est vraiment compliqué. Les délais d’attente sont très longs. Si une femme s’aperçoit un peu tard qu’elle est enceinte et qu’elle attend deux à trois semaines pour avoir le premier rendez-vous à l’hôpital, alors on arrive vite au délai légal de l’IVG (NDLR : douze semaines) et beaucoup de jeunes femmes sont obligées d’aller avorter à l’étranger », détaille Claudine Lesimon, responsable du Planning familial de l’Essonne.

Notre test, réalisé de manière anonyme pour une jeune fille de 16 ans enceinte de cinq semaines, est limpide : trois des six hôpitaux publics qui pratiquent l’IVG ont refusé de fixer rendez-vous. A Orsay, il n’y a « pas de place actuellement », explique-t-on au service gynécologie. La jeune employée, désolée, donne deux adresses de médecins aux alentours qui pratiquent l’IVG médicamenteuse. A Etampes, la réponse est claire : « Dans l’immédiat, non, il n’y a pas de place », tranche-t-on malgré notre insistance.

A Evry-Courcouronnes, le service indique carrément d’aller à la clinique privée du Mousseau, car « ici, on ne pratique plus l’IVG ».

« Il y a eu un dysfonctionnement, affirme pourtant l’hôpital Sud francilien, qui regroupe les hôpitaux de Corbeil et d’Evry-Courcouronnes. Les IVG se pratiquent bien toujours dans notre établissement, mais les consultations se font au centre de planification, localisé à Corbeil-Essonnes. L’activité annuelle de l’unité d’orthogénie du centre, qui a trente-trois ans d’existence, avoisine les 700 IVG par an. Cette activité reste donc assurée dans le public dans des proportions très significatives. » A Dourdan, le rendez-vous de première consultation est fixé douze jours après l’appel et le rendez-vous avec l’anesthésiste est donné dans la foulée. Douze jours également à Longjumeau, qui demande tout de même d’arriver avec une échographie, une lettre du médecin, une attestation de conseiller conjugal. A Arpajon, enfin, on accepte de donner un rendez-vous dans les cinq jours, c’est-à-dire le délai légal pour une consultation…

Source : Le Parisien