Le remboursement des avortements attaqué par l’UDC au Conseil national

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Un choix personnel. Voilà ce que représentent aux yeux de Peter Föhn (UDC/SZ) les interruptions volontaires de grossesse et la modification du genre. Le conseiller national a donc déposé deux motions visant à mettre fin au remboursement de ces prestations par l’assurance obligatoire. But: alléger les coûts de la santé à la charge de la collectivité.

Depuis l’introduction de la LAMal, les dépenses ont continuellement augmenté pour osciller autour de 20 milliards par an. Conscient que l’avortement et le changement de sexe ne pèsent pas bien lourd dans la balance, le Schwytzois insiste: «Quand on parle gros sous, il faut s’attaquer au mal à la racine.»

En prévoyant des exceptions pour les cas de viol ou les grossesses mettant en danger la vie de la mère, les pistes énoncées par Peter Föhn ont également rallié une frange féminine de droite. «On ne peut pas profiter du système de cette façon: négliger sa contraception et faire payer les autres assurés», s’indigne Alice Glauser (UDC/VD). Qui dénonce aussi une banalisation de la pratique.

Dans les faits, les interruptions de grossesse sont en constante diminution en Suisse. En 2009, on en dénombrait quelque 10 600. Ce qui se traduit par 6,5 femmes en âge de procréer sur mille. Soit un des taux d’avortement les plus bas d’Europe. Autre évolution notable depuis l’introduction de la «pilule du lendemain», plus de 60% des IVG sont réalisées par voie médicamenteuse, contre 40% par intervention chirurgicale. Cette proportion se traduit par une diminution des coûts induits par les avortements, situés autour de 15 millions de francs par an.

Pas question pour le Conseil fédéral de renoncer aux remboursements. Pour ne pas revenir à l’âge des faiseuses d’anges. «En plus des dangers humains, les coûts supplémentaires résultant d’une telle pratique devraient de nouveau être couverts par l’assurance obligatoire», estime Didier Burkhalter. Quant à la population transsexuelle, estimée dans le pays entre 100 et 200 individus, le ministre en charge de la Santé a indiqué que la chirurgie n’intervient qu’en dernier recours et se trouve, de fait, très rare. Par 84 voix contre 55, le National a suivi l’Exécutif, maintenant l’IVG dans le catalogue de l’assurance de base. Idem pour les opérations concernant les transsexuels. Reste que l’initiative «Financer l’avortement est une affaire privée» est en train d’aboutir. Le peuple risque de devoir trancher.

Source : la tribune de genève