A Barcelone, Valls s’ingère en espagnol dans la politique intérieure de l’Espagne

Le Premier ministre français Manuel Valls a défendu mercredi soir à Barcelone la "liberté fondamentale" de l'interruption volontaire de grossesse (IVG), alors que le gouvernement conservateur espagnol veut restreindre les conditions du droit à l'avortement.
"Je veux vous dire mon engagement comme chef de gouvernement de la République française à condamner totalement le sexisme et le machisme", a lancé Manuel Valls en espagnol lors d'un grand meeting du Parti socialiste dans sa ville natale. "Et j'appuie ici comme en France toutes les femmes qui luttent pour leurs droits fondamentaux et pour la liberté fondamentale qui est de choisir sa maternité", a poursuivi le Premier ministre.
"C'est la différence en Europe, en France et en Espagne entre la droite et la gauche", a-t-il affirmé. Le Premier ministre français, qui avait déjà dénoncé lundi la "régression du droit à l'avortement" en Espagne, n'a toutefois pas directement critiqué le projet du gouvernement de Mariano Rajoy.
Restriction sur l'avortement
Celui-ci supprime la législation de 2010, votée sous l'ancien gouvernement socialiste, qui autorisait l'avortement jusqu'à 14 semaines de grossesse pour toutes les femmes sans justification et jusqu'à 22 semaines en cas de malformation du foetus ou de grave danger physique ou psychique pour la mère.
Adopté le 20 décembre 2013 en conseil des ministres, le texte, qui n'a pas encore été débattu au Parlement, n'autorise l'avortement qu'en cas de danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou après un viol ayant fait l'objet d'une plainte préalable.
Le projet conservateur a suscité les critiques de la gauche et des mouvements féministes, des voix discordantes s'étant élevées aussi au sein du parti de Mariano Rajoy. Celui-ci s'est dit début mai "prêt à débattre" du projet, tout en affirmant qu'il ne le retirerait pas. Des manifestations monstres avaient accompagnée la mise en place de la loi favorable à l'avortement par le gouvernement socialiste précédent, et le retour sur cette loi avait été une promesse de campagne de Mariano Rajoy.
Source : Le Point
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