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Inde : 500 000 avortements de filles

En Inde, les femmes subissent une véritable discrimination que ce soit au travail ou à la maison, et "les avortements comme les infanticides deviennent un problème d'ampleur nationale". Ainsi, "les Nations unies estiment à environ 500 000 chaque année le nombre d'interruption volontaire de grossesse [IVG] destinées à éviter la naissance d'une fille", des avortements "pratiqués en cachette et dans des conditions douteuses par des médecins peu scrupuleux. Et les infanticides sont dramatiquement fréquents". 

Inde - Un fils avant tout

Un nombre grandissant de familles indiennes avec une fille choisissent l'avortement lorsque des examens révèlent qu'elles vont avoir une autre fille, selon une étude publiée mardi par la revue médicale "Lancet". La pratique serait plus répandue parmi les couples plus scolarisés et plus à l'aise économiquement que dans les familles plus modestes, contredisant l'idée voulant que le développement du pays freine le recours des Indiens à l'avortement sélectif.

Les avortements de foetus de sexe féminin augmentent en Inde

Le nombre d'avortements de foetus de sexe féminin a atteint un nombre sans précédent chez les Indiennes depuis que les ultrasons sont facilement accessibles, révèle une étude du Centre du marché et de l'organisation publics de l'Université de Bristol. La recherche de la professeure Sonia Bhalotra démontre que près de 500 000 foetus de sexe féminin sont avortés chaque année en Inde. Le phénomène s'observe surtout dans les familles hindoues riches et éduquées.

L’avortement sélectif des filles fait craindre un séisme démographique

La Chine et l’Inde sont les pays les plus touchés par l’avortement sélectif des fœtus féminins. L’ampleur du déséquilibre démographique est telle que les autorités craignent une déstabilisation de la société. D’après un travail de l’Académie des sciences sociales de Pékin, le ratio des naissances en Chine est aujourd’hui de 124 garçons pour 100 filles (107 pour 100 au début des années 80) avec des pointes à 130 dans les campagnes [1]. N’y dit-on pas encore qu’« élever une fille, c’est cultiver le champ d’un autre [2] » ? Le poids de Confucius et de 5000 ans de traditions ancestrales demeure : le garçon assure le prestige de la lignée familiale et la transmission du patrimoine.

Déséquilibre démographique et trafic de femmes esclaves

La "pénurie de femmes" issue de l'avortement sélectif des fiiles en Asie provoque des violences inquiétantes : "le trafic des femmes nord-coréennes vendues à des fermiers chinois restés seuls. Esclaves sans aucun papier, elles sont souvent revendues à d'autres réseaux ou bien livrées à la police chinoise qui touche une prime en les renvoyant en Corée du Nord. Les mêmes scénarios se déroulent aux frontières méridionales chinoises du Vietnam et de la Birmanie", mais aussi hausse de la prostitution, achats ou enlèvements de femmes, "contraintes de 'servir d'épouse' à plusieurs hommes d'une même famille", violence chez les hommes qui ne trouvant pas d'épouses s'engagent dans "des activités à risque, violentes ou illégales". 28 à 32 millions d'hommes en Inde comme en Chine ne pourront pas se marier. Cependant, les mentalités bougent.

La Haute Cour de Delhi reconnaît l'humanité du fœtus

En France, en matière de compensation civile, un enfant à naître n'est considéré comme un être humain, un sujet de droit que s'il a respiré. En Inde, la Haute cour de Delhi vient de rendre une décision plus civilisée en jugeant qu'un enfant à naître doit être considéré comme un enfant mineur à part entière en ordonnant le paiement d'indemnités d'assuranceà un homme dont la femme enceinte de 7 mois est morte il y a un an et demi lors d'un accident de la route.

M. Prakash avait obtenu les indemnités contractuelles pour le décès de sa femme mais sa demande de compensation pour l'enfant à naître avait été rejetée par l'assureur, décision approuvée en première instance au motif que l'examen post-mortem de la mère n'avait pas révélé la présence d'un fœtus. Au cours de la procédure le conseil du veuf a ensuite apporté la preuve que l'enfant que portait Mme Prakash était mort du fait de l'accident et avait été extrait par césarienne 9 jours après celui-ci. La mère devait succomber de ses blessures deux mois plus tard.

La Cour de Delhi a estimé qu'un « enfant à naître - depuis ses cinq mois de gestation jusqu'à sa naissance - doit être traité à l'égal d'un enfant... Le fœtus constitue une vie distincte dans la femme et la perte d'un fœtus est véritablement la perte d'un enfant à venir ».

En accordant plus de 200.000 roupies d'indemnité la Cour de Delhi onfirme un jugement similaire de la Haute cour de Kerala en 2008. C'est une rupture avec la jurisprudence antérieure qui n'indemnisait que les fausses couches provoquées et seulement si la mère était encore vivante. Autre logique juridique donc puisque ce n'était pas la perte de la vie de l'enfant en tant que tel qui était prise en compte.

Source : le blog de Jeanne Smits, India Times

Des Indiens ont pour slogan : "une épouse contre notre voix"

Haryana, Inde - Les habitants de la province d'Haryana ont accueilli des politiciens avec un slogan clair : une épouse en échange d'un bulletin de vote. Rongée par le chômage, la province d'Haryana compte en effet un nombre de célibataires très important, en raison de nombreux cas d’avortement de fœtus féminins.

Interview : il manque 60 millions de femmes en Inde

L'Inde célèbre samedi le premier Girl Child Day, une journée pour sensibiliser les familles à l’urgence de laisser naître les filles. C’est une date symbolique. Le 24 janvier 1966, une femme, Indira Gandhi devenait Premier ministre d’Inde. Interview avec Bénédicte Manier, auteur de Quand les femmes auront disparu : L'élimination des filles en Inde et en Asie.

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