Un médecin pratiquant l'avortement tué

Un médecin pratiquant des avortements tardifs aux Etats-Unis a été tué par balles alors qu'il entrait dimanche dans une église du Kansas. Bête noire des mouvements anti-avortement, il a été tué peu avant 10H00 locales (15H00 GMT) par un homme qui a pris la fuite à bord d'une Ford de couleur bleue, ont indiqué la police et la mairie. Les autorités ont annoncé l'arrestation d'un suspect trois heures après les faits, un homme blanc et chauve âgé d'une cinquantaine d'années, selon la chaîne de télévision ABC News.
Le Dr Tiller, 67 ans, était l'un des très rares médecins à pratiquer des avortements tardifs aux Etats-Unis, c'est-à-dire des interventions effectuées alors que le foetus serait viable en dehors du ventre de sa mère. Il était en procès depuis des années. Il a été régulièrement la cible des mouvements pro-vie qui organisent des manifestations pacifiques devant sa clinique de Wichita. Des organisations pro-vie ont aussi participé au procès qui le mettait en caus. Elles ont immédiatement et fermement condamné ce meurtre.
En 1986, l'établissement avait été gravement endommagé par une bombe placée sur le toit du bâtiment. En 1993, le médecin lui-même avait été blessé par des coups de feu aux bras par un agresseur qui avait été arrêté puis condamné à 11 ans de prison.
Lui-même poursuivi par la justice pour avoir pratiqué 19 avortements illégaux en 2003, le médecin avait été acquitté en mars dernier. Il avait précisé qu'il dirigeait l'une des trois cliniques qui pratiquent des interruptions de grossesse tardives aux Etats-Unis. Ces interventions sont légales au Kansas si deux médecins indépendants certifient que la mère risque des problèmes de santé irréversibles lors de l'accouchement. Le Dr Tiller était accusé d'être lié financièrement au médecin qui donnait la deuxième opinion.
Le drame de Wichita survient alors que le président Barack Obama a appelé il y a deux semaines les tenants du droit à l'avortement et leurs adversaires à trouver un "terrain d'entente", dans un discours prononcé dans une université catholique qui a été considéré comme une provocation par certains milieux "pro-vie". S'efforçant de déminer un des sujets les plus délicats de la vie politique américaine, M. Obama a prôné le respect du droit à l'avortement tout en suggérant de faire le maximum pour éviter les grossesses non-désirées.
Selon un récent sondage de Gallup, les Américains se définissent désormais plus majoritairement (51%) comme "anti-avortement" que l'inverse (42%).
Source : RTL info
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