Le Dakota du sud revisite la loi américaine sur l’avortement

Les votants vont être une fois de plus appelés à s’exprimer sur la restriction de l’avortement dans cet état de 780 000 résidents. Une pétition de 46 000 signatures a été soumise pour replacer le débat dans les urnes (17 000 étant le minimum requis).

Une loi avait déjà été proposée deux ans auparavant et avait attiré l’attention de l’ensemble du pays. Une loi qui avait engendré une vive polémique avant d’être refusée.
La proposition de loi actuelle qui sera proposée aux urnes en novembre accepte désormais l’avortement en cas de viol, d’inceste, ou de danger pour la vie de la mère ou de l’enfant. L’absence de telles exceptions avaient sans doute été à l’origine de l’échec de la précédente loi, refusée à 56% contre 44%.
Si la mesure était approuvée, le Dakota du sud deviendrait l’état le plus avancé sur le sujet, et serait quasi-certain d’entrer dans un procès fédéral. Les opposants à l’avortement se déclarant prêt à retourner la jurisprudence américaine en la matière.
Selon une étude publiée dans PNAS, les familles chinoises, indiennes et coréennes qui vivent aux Etats-Unis présentent un déséquilibre des naissances en faveur des garçons lorsque leurs deux premiers enfants sont des filles. Dans ce cas, elles ont 1,5 fois plus de garçons que les familles d'origine européenne. Rappelons qu'en Chine, ce même chiffre était de 2,2 en 1990 et de 1,39 en Inde en 1997.
Ce déséquilibre résulte de l'utilisation de l'échographie qui "a presque doublé entre 1989 et 1999 chez les femmes asiatiques non japonaises, beaucoup plus que chez les femmes d'origine européenne", ajouté au fait qu'aux Etats-Unis l'avortement sur simple demande de la mère est légal jusqu'à la 24ème semaine de grossesse (ajoutons qu'il est moins coûteux d'avorter juste après une échographie)... A cela s'ajoute encore le fait que des cliniques spécialisées dans la détermination du sexe ont vu le jour outre-Atlantique et que certaines sociétés proposent désormais sur Internet un diagnostic du sexe du bébé dès la sixième semaine de grossesse à partir d'une goutte de sang.
Ce déséquilibre pourrait donc s'amplifier dans les années à venir et ce, d'autant plus que, comme l'explique Isabelle Attané, chercheur à l'Ined et auteur de Une Chine sans femmes, "la destruction des fœtus de fille n'obéit pas simplement à des raisons d'ordre économique, les facteurs culturel ou symbolique jouent aussi un rôle important".
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