Victoire des anti-IVG aux Etats-Unis

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Pour la première fois depuis sa décision « Roe contre Wade », qui, en 1973, avait autorisé l’interruption volontaire de grossesse (IVG) aux Etats-Unis, la Cour suprême a apporté une restriction nationale à ce droit. Elle a, par cinq voix contre quatre, confirmé une loi promulguée par M. Bush en 2003 et qui interdit une technique d’avortement tardif. Pratiquée entre le troisième et le sixième de mois de grossesse, cette méthode, que ses opposants appellent « par naissance partielle », représente quelques milliers de cas sur les 1,2 million d’IVG pratiquées chaque année dans le pays.

 Jusqu’ici, toutes les juridictions inférieures avaient rejeté cette interdiction, car elle ne prévoit pas d’exception en cas de danger pour la santé de la mère. Le juge conservateur Anthony Kennedy, qui a rédigé la décision, l’a justifiée en faisant valoir qu’il existe une technique alternative équivalente. Cependant, comme l’a rappelé Mme Ruth Bader Ginsburg au nom des quatre juges opposés à la décision, l’ordre des gynécologues-obstétriciens considère cette méthode comme « nécessaire et appropriée dans certains cas ».

En 2000, la Cour suprême avait rejeté une loi du même genre promulguée au Nebraska. Ce basculement est dû à la nomination de M. Samuel Alito, un conservateur qui a succédé en janvier 2006 à la centriste Sandra Day O’Connor.

Le président de l’organisation anti-IVG « Operation Rescue », M. Troy Newmann, a salué une « première fissure légale sur les fondations branlantes de “Roe contre Wade” » et un « premier pas nécessaire vers l’abolition de la pratique horrible de l’avortement » aux Etats-Unis, tandis que les deux principaux candidats démocrates à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de 2008, Mme Hillary Clinton et M. Barack Obama, qualifiaient la décision de « dramatique ».

Le Monde Diplomatique